Un entretien n’a pas le statut d’un essai. Les réponses orales sont plus spontanées, et donc moins réfléchies dans le choix de la formulation. Les commentaires sur l’actualité (en l’occurrence, en 1969, les mouvements étudiants qui ont secoué le monde) manquent du nécessaire recul. N’oublions pas que Lukács se définit lui-même comme un théoricien, et pas comme un homme politique.
Alors que dans les années 20, le capitalisme paraissait complètement discrédité, c’est le « socialisme » dans sa version stalinienne qui l’est alors. Lukács nourrit le vain espoir d’un renouveau (mais qu’entend-on finalement par « socialisme » ? Et quand il dit que « le plus mauvais socialisme est préférable au meilleur capitalisme », on peut se poser la question : le plus mauvais socialisme est-il encore du socialisme ?) Il ne voit guère non plus de perspectives positives en occident, même réformistes.
Mais Lukács est avant tout un philosophe (qui travaille alors sur son Ontologie, d’où la brève évocation de sa divergence avec Adorno) et un esthéticien soucieux de l’influence idéologique de la « grande littérature ».
Lire l'entretien dans les "pages" du blog :
http://amisgeorglukacs.org/2024/08/georg-lukacs-les-allemands-une-nation-au-developpement-tardif-entretien-avec-adelbert-reif.html