Georg Lukács : Pour le centième anniversaire de la naissance de Friedrich Engels
Lukács commente, dans cet article et dans celui publié quelques jours plus tard dans Kommunismus, le vaste mouvement d’occupation des usines qui se développe en Italie au printemps et à l’été 1920. Convaincu de l’imminence de la Révolution prolétarienne, il souligne que cette ébullition est vouée à l’échec, faute d’un parti communiste qui le dirige et qui lutte, non seulement contre le patronat, mais aussi contre l’État bourgeois
Dans cet article, Georg Lukács traite des interférences entre le mouvement communiste et le sentiment identitaire ukrainien, entre l’internationalisme prolétarien et la difficile question des nationalités
L’ébullition révolutionnaire consécutive à la guerre mondiale et à la Révolution russe se poursuit. La jeune Russie soviétique est encore en guerre pour son existence, contre les blancs et la Pologne soutenus par l’Entente. Lukács exprime dans ces quatre articles de fin août et septembre 1920 l’espoir que le mouvement communiste place dans la Révolution allemande. C’est l’occasion pour lui de souligner l’importance de l’existence d’un parti communiste marxiste, indépendant, et de traiter ses rapports avec un prolétariat encore largement organisé dans les partis et syndicats opportunistes, qu’il cherche à convaincre et à rassembler dans l’action dans les conseils politiques ouvriers.
Dans cet article, Georg Lukács rend hommage à Ottó Korvin (1894-1919) membre du Comité central du Parti des Communistes de Hongrie, chef politique du Commissariat du peuple aux affaires intérieures de la République Hongroise des Conseils.
Quel est l’intérêt, plus de cent ans après, d’un article commentant l’actualité au jour le jour ? Un intérêt historique, d’abord, en ce qu’il reflète l’état d’esprit des militants communistes qui, confrontés à la contrerévolution, à ce qu’on appellera sous peu le fascisme, veulent encore croire à la victoire imminente de la révolution mondiale face un capitalisme ruiné et discrédité par la guerre. Un intérêt idéologique ensuite, dans la mesure où il démasque les ambiguïtés de l’opportunisme social-démocrate, dont le monde ouvrier tarde à se distancier, classe qui se forge dans l’action la conscience et le parti révolutionnaire nécessaires à sa mission.
Un an après la chute de la République Hongroise des conseils, Georg Lukács revient dans cet article sur les causes de cet échec. Lui que Lénine considérait jusqu’alors comme un gauchiste a, entre temps, pris connaissance de La Maladie infantile du communisme et se livre à une autocritique concernant notamment le rôle essentiel d’un parti véritablement communiste pour la conduite des luttes politiques du prolétariat.
Au sujet des réflexions de Lukács sur la question du parti à cette époque, on pourra lire avec intérêt l’article de Michael Löwy sur la théorie du Parti chez Georg Lukács et Rosa Luxemburg.
https://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1977_num_43_1_1893
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La République Hongroise des conseils a duré du 21 mars au 6 août 1919. Un an après sa chute, Georg Lukács en analyse les raisons. Si sa foi en la victoire prochaine de la Révolution mondiale semble intacte, il met en cause l’alliance des communistes avec les sociaux-démocrates, et l’insuffisance de la conscience de classe du prolétariat.